Résumé du film Black Christmas (1974) : Des jeunes femmes faisant parties d’une confrérie universitaire passent les vacances de Noël ensemble. Le groupe reçoit d’étranges appels téléphoniques, les jeunes femmes, qui semblent au départ s’en amuser, ne se doutent pas une seconde que les appels sont passés de l’intérieur de la maison…
Ressenti : « Black Christmas » est-il oui ou merde « le père du slasher » ? Et bien pour ma part, je dois avouer ne pas être très porté sur ce genre de questionnements, puisqu’après tout, un genre ne vient pas de nulle part, et qu’il est l’assimilation d’autres genres, eux-mêmes découlant de quelque chose d’antérieur etc etc, jusqu’à même sortir de l’histoire du cinéma pour se baser sur la littérature, sur des influences picturales et sur toute forme de culture. Ainsi, le slasher ne vient pas non plus de nulle part, et on peut en retrouver ses sources dans le « Psychose » d’Hitchcock, dans les giallo italiens, . Selon moi,il place quelques codes d »un genre (ou plutôt un sous-genre) tel que le slasher se définit avant tout en termes de modes, et à ce titre c’est bel et bien le « Halloween » de Carpenter qui a servi de point de départ à tous les « Vendredi 13 », « Douce Nuit Sanglante Nuit » et autres joyeusetés ou cochoncetés des années 80.( mais dans le doute laissons a Black Christmas le mérite qui lui revient )…
Et Black Christmas, en effet , c’est l’oeuvre qui servit de modèle à John Carpenter, et Bob Clark déclara avoir lui-même soufflé le sujet et le titre « Halloween » à Carpenter. Mais on ne peut véritablement dire que « Black Christmas » a créé une mode, et après tout, consciemment ou non, le film entretient autant de point communs avec les gialli qui l’ont précédé qu’avec les slashers qui lui ont succédé. Le film prend ainsi la forme de « whodunit », seule la voix du tueur ainsi que quelques parties de son corps (à l’exception bien sûr de sa tête) nous sont dévoilées, les meurtres sont rares et assez maniérés, la vision subjective du tueur est de mise, et ce serait faire injure à Black Christmas que de dire qu’il a permis à des gens comme Sean Cunningham de créer des franchises telles que « Vendredi 13″ (série que pourtant j’apprécie), alors que celles-ci ont quelque fois même tendance à s’éloigner fortement du traitement d' »Halloween », lui-même différent en quelques points de « Black Christmas ». Donc voilà : savoir si le film de Bob Clark est le « père du slasher » est un faux débat, à partir du moment où l’on regarde la réalité du slasher, qui est avant tout une mode commerciale…
les meurtres et les appels téléphoniques, c’est petit à petit cette noirceur qui envahit l’atmosphère, qui réduit à la peur les jeunes filles, qui vient corrompre l’esprit de Noël jusqu’à en faire quelque chose d’au contraire oppressant (à ce titre oui, Carpenter a repris la recette de Bob Clark). La mise en scène se fait au diapason et suit le mouvement : non seulement les coups de fils obscènes, qui pourraient apparaître comme ridicules avec une ambiance moins travaillée, deviennent très stressants, mais les visions subjectives, monnaie courante dans les gialli et les slashers, gardent toujours leur impact. peu de meurtres et pourtant aucun ennui, cela relève de la prouesse et démontre tout le soin apporté par Clark à son film. La tension est permanente, Jess ( au jeux d’actrice extrêmement convaincant j’adore son personnage)et ses copines sont plongées au même titre dans l’expectative, dans la peur diffuse générée par le contexte, que le dénouement ne viendra même pas achever (ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le générique défile sur la vision de cette maison macabre : l’ambiguité est entretenue jusqu’au bout)…
Maintenant, parlons du film en lui-même. Il s’agit donc de l’histoire d’un tueur qui sévit dans une maison de jeunes filles au Canada, pendant la période des fêtes de Noël. Non content de tuer quelques filles, qu’il fait disparaître, le sadique se permet même de passer des coups de téléphone obscènes à celles qui sont appelées à être ses futures victimes. Au fur et à mesure du déroulement, ce sera Jess, jeune femme en pleine période de doute quant à la relation avec son copain, qui sera placée au centre du film…
« Black Christmas » est avant tout un film d’ambiance. Bob Clark prend particulièrement soin d’installer un climat générant volontiers la peur. La maison des jeunes filles est une vieille bâtisse de style victorien et le réalisateur aime à situer l’action de nuit. Mais après tout peu importe, puisque la maison à elle seule retranscrit la menace qui pèse. Les décorations de Noël y brillent sans éclat, accentuant encore davantage l’aspect macabre du lieu. Il ne faudrait pourtant pas croire que le film est lui-même rétro : les jeunes filles et la propriétaire de la baraque sont au contraire résolument modernes, tout comme le sont les personnages importants n’habitant pas là (petits amis, parents, flics )…
La bande-son elle aussi entretient la tension de façon permanente, pour la simple raison qu’elle se fait pour le moins discrète, sinon absente. Le silence est pesant, et seuls quelques bruits comme le vent ou le plancher qui craque constitueront la vie de cette maison, où la mort n’est officiellement pas présente, puisque les victimes sont cachées par le tueur et que donc, pour les personnages, elles ne sont que disparues.
Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais ce procédé permet de semer le doute chez les personnages, effrayés sans raison concrète. Le premier mort qui sera découvert ne sera même pas un habitant de la maison : ça sera une fillette retrouvée morte dans un parc avoisinant. L’ambiguité et le doute sont donc au coeur du film…
Le mystère autour du tueur est entretenu jusqu’aubout. Dans Black Christmas, il s’agit d’un planqué, on voit une partie de son corps, on entend sa voix et son champ de vision , mais jusqu’au bout du bout, il nous reste invisible, plus proche en cela d’un tueur de giallo, genre dont le film est finalement assez proche, jusque dans son aspect whodunit (qui est le tueur ?). Idée angoissante d’une certaine force, mais peut-être plus restrictive que celle du masque chez Carpenter, présence-absence qui pour le coup fit beaucoup plus d’émules dans le genre par la suite. Signe de son efficacité, de sa plus grande portée mythologique ? De surcroît, Carpenter lui donne un nom : ainsi l’on sait qui est le tueur sur le plan civil : mais ce n’est personne, ce n’est qu’un visage impersonnel. Halloween prend soin de garder une bonne idée chez Clark : le contexte sociologique. En l’occurrence des étudiantes, à une époque de prétendue libération sexuelle, encore tiraillée par une arrière-garde (la pucelle Laurie Strode chez Carpenter par exemple), esprit réactionnaire dont les tueurs paraissent être la main armée. Mais construit un récit plus resserré, plus direct, tandis que l’on peut être toujours surpris, même après plusieurs visionnages, par le temps que Clark consacre à cette partie, flirtant avec l’étude de mœurs, au risque d’alanguir son rythme, et de diluer son intensité…
Maintenant, je ne prétendrai pas non plus que « Black Christmas » est dénué de défauts. Quelques incohérences scénaristiques sont à signaler (portant principalement sur la planque des cadavres), de même que l’un des (faux) coups de théâtres de la fin sera littéralement téléphoné. Mais tout de même, ce « Black Christmas » mérite amplement d’être reconnu, « père des slashers » ou pas. C’est bien le propre des excellents films de se faire copier, et Carpenter n’a après tout fait que s’inspirer d’un film qui mérite largement l’appellation de classique voir même Culte pour les fans de la première heure. Une belle leçon de cinéma de genre d’un bout a l’autre… jadore Black Christmas il fait partie intégrante de mes Classiques, qui ont su au fil du temps , etablire tout un genre nouveau du cinéma de genre…
Black Christmas
Horror, Mystery, Thriller | Octobre 11, 1974 (Canada)
7.1
Réalisateur:Bob Clarkscénariste:Roy MooreActeurs:Olivia Hussey, Keir Dullea, Margot KidderSynopsis: It's time for Christmas break, and the sorority sisters make plans for the holiday, but the strange anonymous phone calls are beginning to put them on edge. When Clare disappears, they contact the police, who don't express much concern. Meanwhile Jess is planning to get an abortion, but boyfriend Peter is very much against it. The police finally begin to get concerned when a 13-year-old girl is found dead in the park. They set up a wiretap to the sorority house, but will they be in time to prevent a sorority girl attrition problem? ?Ed Sutton <esutton@mindspring.com>
Grand passionné de Films d'horreur et fantastique depuis des décennies
Rédacteur, Critique, Webmaster ainsi que de la création de futurs projets et évènements ayant rapport avec le cinéma d'horreur en Belgique .
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