Critique de Films d'Horreur

Critique de film : Infinity Pool (2023)

Last Updated on 20 mars 2023 by Yannick Frere

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Résumé du film Infinity Pool (2023) : Les vacances d’un jeune couple riche et amoureux, James et Em. Le complexe tout compris, véritable petit paradis, dans lequel ils vont résider propose des visites de l’île et des plages étincelantes. Mais à l’extérieur des portes de l’hôtel, quelque chose de beaucoup plus dangereux et séduisant les attends…

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Ressenti : Les jours les plus meurtriers de la pandémie ont été marqués par un désir généralisé de s’évader, à la fois de la sinistrose des nouvelles terribles qui n’en finissaient pas et de nos foyers, une autre nation semblant soudain plus proche d’un autre monde. Les histoires qui se déroulaient dans des lieux isolés avec des équipes réduites ont commencé à se répandre lorsque des réglementations strictes ont eu une influence financière et logistique sur la production. Ce qui est amusant avec beaucoup de ces films, de The Menu à Glass Onion à Sans filtre à Fall à The White Lotus et maintenant à Infinity Pool, c’est que la majorité d’entre eux finissent par saboter notre envie de fuir, nous avertissant de rester à la maison pour survivre.

L’auteur James (Alexander Skarsgrd) et sa femme Em sont attirés par une station balnéaire exclusive dans l’État imaginaire de Li Tolqa en raison de son idylle isolée. C’est là que nous entraîne le thriller de Brandon Cronenberg, aux extrêmes sanglants et même comiques (Cleopatra Coleman). Son dernier roman a été publié il y a six ans et il espère que ce nouvel environnement le stimulera. Au lieu de cela, la séduisante comédienne Gabi (Mia Goth) et son mari architecte Alban (Jalil Lespert), qui ont pris James sous leur aile, sont les sources d’inspiration de ce dernier.

Pourtant, James est attiré par leur style de vie insouciant et par la main baladeuse d’Em (une scène précoce où elle le masturbe après qu’il ait uriné est un signe graphique choquant des choses à venir). Mais lorsqu’un accident de voiture en état d’ébriété conduit James et Em dans une prison locale où une étrange proposition leur est faite, les réflexions sur la fidélité sont mises en suspens. L’exécution est la punition appropriée pour le crime, mais si James a l’argent, un clone de lui peut être fait qui aura tous ses souvenirs et ses caractéristiques physiques, et il peut être exécuté à sa place.

Alors que James est étrangement attiré par la scène et rejoint un petit groupe de visiteurs qui ont vécu la même expérience que lui, Em est traumatisée en voyant le clone de son mari être joyeusement poignardé à mort (encore une fois, extrêmement explicite). James doit décider jusqu’où il est prêt à aller pendant leur séjour hédoniste à Li Tolqa, où ils se poussent mutuellement à l’extrême de la dépravation.

Comme dans son dernier film, Possessor qui met en vedette Andrea Riseborough, Cronenberg a encouragé la passion de son père David pour l’horreur corporelle en repoussant les limites avec une horreur corporelle brutalement gore et grinçante. Bien que la chorégraphie soit magistrale et qu’elle ouvre les yeux de manière impressionnante, Skarsgrd s’est laissé entraîner à faire de mauvaises choses un peu trop rapidement. Il se pousse plus loin que nous ne l’avons jamais vu auparavant, en se battant tout nu ou en se faisant allaiter par Goth, un acteur qui est une fois de plus admirablement engagé, dans une autre performance capitalisée de fonceur. Il est intéressant de le voir continuer à troquer son look conventionnel d’acteur principal pour un autre rôle bizarre. Même si ce n’est pas toujours efficace, il est difficile de la quitter des yeux lorsqu’elle s’enfonce dans le chaos.

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La façon dont les gens sont dépeints comme des êtres magiques et primitifs suscite une certaine inquiétude au départ, mais l’écriture précise rapidement que les véritables barbares sont les visiteurs qui traitent leur environnement avec un mépris insensible, faisant de ce film une satire de plus dans la vague actuelle de satires centrées sur un seul et même personnage. Il est étonnant de constater à quel point l’imagerie intrigante et dévastatrice du film reste peu présente à l’esprit après le générique. La stratégie du “plus c’est plus” (hallucinations, orgies, pisser, poignarder, tirer, fendre, percer, etc.) capte l’attention tant qu’elle dure, mais finit par être étrangement oubliable par la suite, comme si l’on se réveillait d’un cauchemar dont on ne se souvient pas.

Pour résumer ; Infinity Pool est un film noir , chaotique , étrange qui se cherche dans un style pur Cronenberg . C’est simple : on aime ou l’on déteste mais à voir pour les amateurs de film dérangeant .

Complément d’infos :

Infinity Pool Synopsis:
Pays: Canada, Hongrie, FranceLangues: Anglais

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Bande Annonce :

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Yannick Frere
Grand passionné de Films d'horreur et fantastique depuis des décennies Rédacteur, Critique, Webmaster ainsi que de la création de futurs projets et évènements ayant rapport avec le cinéma d'horreur en Belgique .

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