Last Updated on 27 avril 2024 by Frere Yannick

Résumé du film Vermines (2024) : Kaleb, qui va bientôt avoir 30 ans, n’a jamais été aussi seul qu’aujourd’hui. Il se dispute avec sa sœur à propos d’une affaire d’héritage et a rompu toute relation avec son meilleur ami.

Ressenti : L’invasion d’une cité HLM française par d’énormes araignées mortelles est l’intrigue du film. Je crois savoir que certaines des araignées sont animées par des effets spéciaux, tandis que d’autres sont représentées par de vraies araignées. Quoi qu’il en soit, elles ressemblent à de vraies araignées. Leurs mouvements témoignent de leur personnalité ; plutôt que d’être perçues comme des monstres, elles ressemblent davantage à une autre espèce qui tente de survivre dans un environnement inconnu et hostile. Bien qu’il s’agisse d’un concept intelligent, la principale raison de son succès est que le cinéaste Sébastien Vaniček qui réalise son premier long métrage sait comment filmer et monter la tension et l’effroi. Malgré mon absence d’arachnophobie, mon corps s’est déformé en une forme méconnaissable au moment où une horde de bébés araignées microscopiques s’est précipitée sur le bras d’un personnage.

Bien qu’il commence comme un film d’horreur typique, Vermines n’en est pas un. Un groupe d’hommes se rend dans une région rocheuse isolée, quelque part dans le désert où ils commencent à soulever des rochers à la recherche d’animaux. Lorsqu’ils parviennent à localiser un trou massif, ils tentent d’en faire sortir les araignées par la fumée. L’un d’entre eux est immédiatement mordu au cou, hurlant et s’agitant dans l’agonie jusqu’à ce qu’un coup rapide de machette mette fin à ses souffrances. L’araignée extraordinairement venimeuse qu’ils ont attrapée est ensuite vendue sous le comptoir d’un magasin français à Kaleb (Théo Christine), un jeune doté d’un fort esprit d’entreprise qui gagne de l’argent en vendant des produits illégaux principalement des baskets aux locataires de son lotissement. Au grand dam de sa sœur aînée, Kaleb a également commencé à construire un vivarium dans son appartement. Il a toujours voulu créer un petit zoo avec des grenouilles, des lézards, des serpents et d’autres animaux rampants, qu’il traite avec gentillesse et avec lesquels il engage la conversation.

Après avoir donné à sa nouvelle araignée le nom de Rihanna, Kaleb lui offre une maison de fortune dans une boîte à chaussures percée d’un trou. Comme on pouvait s’y attendre, Rihanna sort et pond des œufs mais Il est déjà trop tard lorsque l’un des voisins l’ecrase. En quelques heures, les œufs éclosent et atteignent des tailles inimaginables. En peu de temps, les habitants déjà désespérés mourront et d’énormes cocons et toiles d’araignée apparaîtront partout. Le groupe d’amis que forment Kaleb, sa sœur et leurs amis dont son plus ancien et plus lointain copain Jordy (Finnegan Oldfield), qui s’avère également être un expert en reptiles et en insectes doit trouver un moyen de sortir de leur bâtiment délabré et sombre vivants.

Bien qu’ils soient très doués pour nous effrayer, les animaux nuisibles ne se contentent pas de nous terrifier. Une interprétation politique des événements est encouragée par l’environnement chargé du quartier. C’est un endroit où l’ascenseur ne fonctionne jamais, où les pannes d’électricité sont fréquentes où les lumières sont souvent cassées et où la présence de glu étrange sur les escaliers ou les rampes n’est pas considérée comme un mauvais présage. Cependant, le film rejette des thèmes plus manifestes ou un symbolisme plus ciblé. Selon Vaniček, les araignées représentent les personnes vivant dans la cité : indésirables, mal interprétées et effrayées. La présentation du film par un programmateur à la Semaine de la critique de Venise expliquait que l’ensemble du concept tournait autour de l’idée d’un néocapitalisme envahissant et dévorant.

Je dois admettre que ces liens me semblent fragiles parce que le film lui-même n’y fait pas vraiment allusion – les araignées commencent à mordre les gens avant de pouvoir être mal interprétées et il n’y a pas vraiment d’allégorie néo-capitaliste ici, à l’exception de l’arrivée de Rihanna par le biais d’une paire de baskets de luxe. De plus, le film est peut-être un peu trop désinvolte au début pour une œuvre qui se veut une métaphore de ces âmes opprimées. C’est pourquoi une mort ultérieure qui plonge les personnages dans un long montage de deuil, est un peu déséquilibrée sur le plan émotionnel.

Pour résumer : Bien que cela aide peut-être le film en tant qu’œuvre de genre, je ne suis pas sûr que Vermines fonctionne comme la thèse sophistiquée que ses producteurs veulent qu’il soit ; il ne ralentit jamais vraiment pour développer un sujet. Ce qui brille, c’est la capacité des acteurs à transmettre avec authenticité les peurs de leurs personnages et la mise en scène magistrale de suspense de Vaniček. En fait, l’arme politique la plus puissante de du film est peut-être l’urgence de son désespoir. Un sentiment généralisé d’impuissance s’abat sur l’image lorsque la police commence à intervenir. La police est d’abord imprudente et négligente, puis elle devient violente. On ressent clairement le niveau extrême de l’échec institutionnel et l’abandon spirituel de ces lieux. Vermines est un film sympa a voir tranquille bien installé dans son canapé en regardant bien autour de soi … si il n »y a pas une toile qui traine dans la maison .

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